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1 janvier 2010 5 01 /01 /janvier /2010 10:41

Ma très chère Martha,

Quel plaisir de recevoir ta lettre aussi tôt après Noël! Et aussi d'avoir le temps d'y répondre. Pour répondre tout de suite à ta première question, j'ai passé un merveilleux Noël. En effet, mon amour d'Hubert a eu une l'excellente idée de louer une chambre d'hôtel dans le vieux Québec. Souper en amoureux le 24, suivi d'une soirée délicieuse que je ne me sens pas le besoin de décrire et, le 25, nous sommes allés marcher sur la Place Royale et, évidemment, avons pris tous nos repas au restaurant. Nous étions enfin seuls au monde et ce n'est pas si souvent que nous en avons la chance. Pour une fois, nous avons décidé de penser seulement à nous et de ne faire aucune concession. Mon Noël n'a donc pas été aussi social que le tien. Il semble donc que tu seras à nouveau grand-maman. Je comprend tes appréhensions face à ce Zachary. Et je sais bien que Julie est assez intelligente pour éprouver, en secret, des doutes que je trouve aussi bien légitimes. J'avoue avoir de la difficulté à comprendre vraiment comment certaines personnes se laissent encore séduire par des séducteurs et, j'en suis certaine, tu fais la différence entre séducteurs et hommes séduisants. Le fait est que les séducteurs sont, à tes yeux comme aux miens, tout sauf séduisants, si beaux soient-ils. Est-ce vraiment le fruit de l'expérience? Enfin, souhaitons que ta Julie ne soit pas trop éprouvée. L'avenir le dira. Il semble cependant que cet Emmanuel soit plutôt séduisant. Tant mieux pour Jo et souhaitons que ça durera aussi longtemps que possible. Les tentatives de Sébastien de reproduire la table que Marcel a faite juste pour toi m'ont bien fait sourire. À moins que ce ne soit ta façon de me raconter le tout.

Je vois que ta relation avec Marcel est toujours aussi satisfaisante ... ou l'est de plus en plus? Tu sais que je comprends très bien votre "chance" puisque c'est aussi ce que nous nous disons, Hubert et moi. Quelle chance, à l'automne de notre vie, de rencontrer enfin le grand amour, celui qui est aussi profond que libre, aussi amusant que sérieux. Et tu as bien raison: l'amour n'impose pas nécessairement la vie commune. Hubert et moi avois choisi la vie commune parce que nous avions, chacun de son côté, vécu seul pendant trop longtemps et nous avions envie d'autre chose. À chaque couple son histoire et ses besoins n'est-ce pas? Je suis certaine que votre petite escapade aux États-Unis sera des plus agréables et je vous souhaite sincèrement qu'elle puisse se réaliser.

Tu es peut-être surprise que je t'écrive en ce premier de l'an? Nous avons décidé, Hubert et moi, encore une fois, de nous faire plaisir aujourd'hui, du moins en matinée. Il a décidé de lire pendant que je t'écris. J'avais tellement envie de t'écrire maintenant, de ne plus négliger notre correspondance. C'est une désision que j'entends bien respecter (et non une "résolution"). J'apprécie infiniment tes voeux et je me permets, paresseuse comme je suis, de te les retourner ou plutôt de les partager avec toi. Il semble que chacune de nous connaisse enfin l'Amour (oui oui, l'Amour avec un grand A). De l'humour, tu sais bien que nous en avons déjà depuis longtemps. Du temps pour lire et écrire, il n'en tient qu'à moi puisque je suis maintenant maître de mon temps, c'est à moi de l'utiliser à bon escient et non de le gaspiller. C'est un peu la même chose avec ma santé, n'est-ce pas? Quant au plaisant et au brin de déplaisant, c'est en général mon lot. Le plaisant me vient de mon homme et de mes petits-fils (donc de mes hommes!) et le zeste de déplaisant, la vie s'en charge généralement mais, comme je le dis souvent, reprenant une vieille publicité d'un super-marché maintenant disparu, "c'est le total qui compte". Et au total, c'est le plaisant qui l'emporte (à cause de l'Amour).

Il faut que je te dise ce qui est relativement nouveau chez moi ou pour moi. Je suis certaine que, comme bien des gens, tu as entendu parler de la "simplicité volontaire". C'est une idée qui mijote dans ma tête depuis un certain temps mais, tu me connais, je ne suis nécessairement très douée pour la simplicité. Il faut dire que je n'ai jamais vraiment pris le temps de bien étudier le concept et que j'ai encore tendance à l'interpréter ou le comprendre comme une sorte de dénuement un peu miséreux, ce qui n'a rien pour m'attirer. Vivre simplement, je veux bien mais misérablement? Vraiment pas. Or imagine-toi que je viens d'acheter un livre qui semble bien suggérer un chemin qui me plait bien. Il s'agit de L'ART DE L'ESSENTIEL, de Dominique Loreau. Sous-titre: Jeter l'inutile et le superflu pour faire de l'espace en soi. ET bien, crois-le ou pas, je n'en suis qu'à la pge 29 et ça influence déjà mes choix et mes décisions.C'est un peu comme une application de cette idée que faire du ménage dans sa maison, c'est aussi faire du ménage en soi. Encore mieux, l'auteure y explique à quel point on travaille pour acquérir des biens dont nous devenons finalement les esclaves. Et aussi, ce qui me ressemble depuis quelques mois (ou mêmes quelques années), que le désordre dans une maison ou dans une pièce est une source de stress qui ne fait que s'amplifier avec le temps. Je t'épargne les citations, je pense que tu as compris. Ce qui me plaît dans les propos et propositions, dans les quelques pages que j'ai lues jusqu'à maintenant, c'est que, si je peux utiliser ces mots, la beauté, l'esthétique y est non seulement permise mais recommandée.  Enfin, il est vrai qu'il n'est pas nécessaire que l'esthétique soit onéreux et que le plus est souvent l'ennemi du bien. Enfin, on verra bien à la fin de cette nouvelle année ce que j'en aurai gardé.

D'ici là, je réitère ma demande ou ma suggestion: j'aimerais bien que nous puissions nous rencontrer ne seriat-ce qu'une journée mais TOUTE une journée. Comme mon emploi du temps est plus souple que le tien maintenant, je te laisse décider du moment qui te conviendra le mieux.

Je t'embrasse affectueusement et te souhaite une merveilleuse année 2010.

En toute amitié,
Véro.

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